L'art pendant et après l'univers concentrationnaire

 

 

 

 

Les étapes de la déshumanisation à travers les dessins

 

 

            On peut , grâce aux dessins réalisés en camp , dont certains ont été publiés immédiatement après la libération , mieux saisir la réalité rapportée dans les récits .

 

            Le voyage de la prison en France ( pour l'exemple des déportés français ) jusqu'au camp de concentration , constitue la première étape de la déshumanisation , le début de la chute . On peut rapprocher le récit qu'en fait le docteur François Wetterwald dans : " Les morts inutiles " publié aux Editions de Minuit en 1946 de ce dessin de Favier :

 

 Auguste Favier , extrait de Buchenwald

 

" (...) Et alors , la chute commence . Une chute verticale et qui va durer trois jours . Trois jours , est-ce long , est-ce court ? Trois jours de chute vers l'inconnu ; mais le présent est tellement absorbant que l'esprit , l'imagination ne font pas de très grands bonds . Trois jours sans manger , sans boire , sans dormir , presque sans respirer . Trois jours sans vêtements , nus tassés à 125 dans des wagons de marchandises ( 40 hommes , 8 chevaux ) (...) " (François Wetterwald , déporté à Mauthausen )

 

            L'arrivée au camp et la quarantaine : après avoir été totalement dépouillés lors de l'arrivée au camp , les détenus reçoivent un numéro matricule et subissent un véritable dressage . F. Lazare Bertrand , déporté en juin 1944 comme otage au camp de Neuengamme , bénéficie d'un régime particulier qui lui permet de tenir un journal personnel et de faire des croquis . Il note que ce dessin a été " fait de mémoire quelques temps après notre passage dans les mains des polonais ."

 

 

 Lazare Bertrand , " Epouillage , tonsure , épilage "

 

" Enfin tondus , lavés dépouillés , nous voici couvert d'une chemise et d'un caleçon à rayures , chaussés de socques en bois . Alors , voilà , c'est fini ; comprends , mais

comprends donc que tu n'es plus rien ; pas même un esclave , sans recours devant aucun code ; te voici livré aux lois des besoins élémentaires et il ne te reste plus , comme richesse , que tes richesses intérieures "( de F . Wetterwald )

 

            La vie quotidienne :

 

 

 

 

 A . Favier " Block en bois dans le petit camp de Buchenwald

 

 

 

  Léon Delarbre

 

             

            L'épuisement par le travail dans les camps .

            Henri Gayot , professeur de dessin dans un lycée de la Rochelle , fut arrêté comme résistant et déporté au camp de Natzweiler-Struthof . Il doit à une maladie grave de travailler quelques temps à l'abri dans son block . Il eut alors la possibilité de faire quelque croquis , à partir desquels il réalisa un album en 1945 .

 

 

            Ce dessin fut réalisé après la Guerre , mais il s'appuie sur des souvenirs précis .

 

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